Les cinq sanza présentées ci-dessous, proviennent de la collection formée jadis par Alexis van Opstal durant une période qui s’étale de 1910 à 1930 et dispersée lors de la vente Artcurial du mardi 10 juin 2008 à Paris.
Lot 154
LOT DE CINQ SANZA, R.D.C. Trois de grande taille et deux petites dont une décorée d’un masque Tschokwe
Trois pastilles métallisées numérotées 880, 524, 431
Provenance : Ancienne collection Alex van Opstal, avant 1930
Propriété d’une famille noble belge
(Extrait du catalogue Artcurial – 10 juin 2008)
La collection d’art du congo constituée par Monsieur
Alex van Opstal entre 1910 et 1930 est un reflet fidèle du personnage et de son époque.
En effet, Alex van Opstal (1874 – 1936), débutant modestement comme employé dans la firme Walford & Cie, agent de la British African Line qui fut l’une des toutes premières à assurer un service régulier entre Anvers et l’Etat indépendant du Congo vers 1890, termina comme administrateur délégué de la Compagnie Maritime Belge et l’Agence Internationale. il fut la cheville ouvrière du développement prodigieux de la la C.M.B., ayant compris très tôt la brillante destinée économique du port d’Anvers liée à l’essor du commerce avec le Congo.
C’est sans doute par son éducation soignée reçue en Angleterre, la plus grande puissance coloniale de l’époque, ainsi que par son expérience professionnelle dans le commerce avec le Congo que réside le secret de l’intérêt primordial que les choses de la colonie suscitèrent toujours chez Alex van Opsal.
A l’instar de Léopold II, Alex van Opstal ne visita jamais le Congo mais créa dans sa belle demeure, la « Maison Blanche », de Rhode-Saint-Genèse décorée par le célèbre Jean-Michel Frank d’Anvers une « pièce africaine » qui offrait un panorama complet de toute la production artistique du Congo Belge. La plupart des objets furent récoltés par le major Laurent, administrateur de la Compagnie du Fer du Congo de 1902 à 1910 et ami de longue date de la famille van Opstal.
Alex van Opsal épousa une nièce d’Albert Thys, dont il eut deux filles, Lucienne et Mathilde. Mathilde n’eut pas d’enfant et sa soeur Lucienne épousa Martin Thèves avec qui elle eut une seule fille, Isabelle, la propriétaire actuelle de la collection.
Les deux photos prises en 1936 de cette pièce africaine montre à quel point elle reflétait la grande curiosité du personnage et son sens inné de l’élégance et du détail raffiné. En effet, il fit rédiger sans doute par Joseph Maes, le conservateur d’ethnographie du Musée de Congo Belge de Tervuren, un beau catalogue de sa collection qui comptait déjà 883 objets en 1930.
Intitulé:
CATALOGUE de la collection d’objets provenant du CONGO BELGE et appartenant à Alex VAN OPSTAL
Chaque objet de la collection et repris au catalogue recevait une médaille numérotée qui correspondait à celui du catalogue, avec des notices détaillées pour toutes les catégories. Ce superbe catalogue relié de manière somptueuse fut publié à 230 exemplaires de manière privée. Après son décès, ses deux filles Mathilde et Lucienne prêtèrent 54 pièces de la collection à la célèbre exposition Tentonstelling van Kongo-Kunst organisée par Frans Olbrechts à Anvers en 1937.
La collection compte 899 numéros subdivisés en catégories logiques comme les figurines, les masques, les sièges, les instruments de musique, la poterie, les ornements, les monnaies, les ivoires et les armes.
La majorité des pièces ont été acquises entre 1920 et 1930 et Alex van Opstal faisait confiance au major Laurent, un officier belge qui prospectait pour lui sur place. Il achetait dans les villages et négociait avec les chefs ou l
es missionnaires. Il n’y avait pas de pillage ou de spoliation comme on se l’imagine souvent à tort : les œuvres étaient tout simplement échangées. Malheureusement les archives d’Alex van Opstal n’existent plus, probablement à cause de la Guerre, et il aurait été intéressant de savoir si le major Laurent le renseignait de la provenance précise de chaque pièce.
(Source de ce texte, Bernard de Grunne l’expert de la vente).

Deux photos prises en 1936 de la « pièce africaine ».
Source: Vente d’un « Bel ensemble d’Art Africain de la collection Historique d’Alex van Opstal ». (Salle des Ventes au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles le 11 mai 2000).On remarquera sur la dernière photo, les deux plus petites sanza du lot, en bas à gauche entre le masque et le couteau.